En passant par Samos, étape plus longue de 7,2 km, la traversée de spectaculaires forêts de chênes et de châtaigniers se fera sur les rives des rivières Oribio dans un premier temps puis Sarria, permettant ainsi de visiter l'extraordinaire monastère de Samos.
En partant à 1300 m d'alt. pas étonnant qu'il ne fasse pas chaud (4 degrés), d'autant que le fait d'être dans les nuages, un petit vent d'est accompagne ma descente, en pente douce, sur 9 km vers Triacastela ( 650 m d'alt.).
Il est 10 h le plein soleil est revenu. Après une pause chocolat, je poursuis doucement ma descente vers Samos où je compte arriver pour déjeuner.
Le sentier se faufile entre la rivière Sarria et les murets de schistes bordés de châtaigniers. Je traverse quelques hameaux endormis, où seuls les fleurs déposées dans les cimetières, sont et c'est le comble, les témoins d'une vie, au ralenti.
Me voici à Samos, sur les hauteurs du village, ce qui permet de découvrir la grandeur de ce monastère. Il me faut trouver une albergue ouverte. C'est fait, il s'agit de Tras de Convento, juste en face le monastère qui semble-t-il ouvre ses portes à la visite, à partir de 16h15. Pour l'albergue, c'est 14h30. En attendant je vais manger un bocadillo. Ce sera suffisant, puisque le long du chemin, j'ai mangé pommes et noix.
Maintenant je pars en visite, voir tout ce qu'il y a d'intéressant.
Sur les bords de la rivière Sarria se dressait l’ancien monastère de San Julian et Santa Basilisa de Samos. Son nom serait issu du mot sueva samanos qui signifie: «lieu où vivent des religieux en communauté» La tradition en attribue la fondation à San Martin de Braga qui convertit le peuple barbare des suèves au catholicisme, bien qu’il n’y ait aucune référence historique au lieu avant 655, année où il fut restauré par l’évêque Ermefredo, rétablissant la vie monastique selon la règle de San Fructuoso.
Samos est un lieu saint. C'est un endroit «magique» comme beaucoup le disent.
L'illustre fils de Samos, P. Feijoo, décrit ainsi la topographie des lieux :
Ce monastère est si isolé, si étroit, si enfoui entre quatre hautes montagnes qui, de tous côtés, non seulement le ferment, mais l'oppressent aussi, qu'on ne le voit que depuis les étoiles, lorsqu'elles sont verticales.
Samos est le monastère habité le plus ancien d’Espagne, un lieu saint et vénérable, il a eu jusqu'à cent cinquante moines entre ses murs. A 18h30, messe avec chants grégoriens.
Autre albergue, autre lieu, autre ambiance. Pas de chauffage, plus que quatre pèlerins, dans un village qui semble ravitaillé par les corbeaux. Les cafés sont fermés, il n'y a rien d'autre à voir et partir vers le prochain village semble difficile, car la prochaine albergue ouverte est à quatre heures de marche, ce qui veut dire, arriver de nuit.
Cette nuit, j'ai dormi au camping municipal du Lude, au bord du Loir. Je traverse la ville encore endormie à 8h, mais pourtant diffusant son vacarme quotidien. Au bout d'une heure je quitte la ville par un petit chemin herbeux. Le silence refait son apparition. Seul bruit, celui de mes pas couchant l'herbe encore humide. Il ne fait pas plus de huit degrés, la nuit a été fraîche. Sans doute encore dans le cirage, je n'ai pas vu que deux GR se croisent et forcément j'ai pris le mauvais. Mais marchant le soleil dans le dos, je n'ai pas mis de temps à découvrir ma forfaiture. Plus loin, le soleil aidant, la température monte. J'enlève ma polaire. Pendant ce temps une vache, la 0301, me fait les yeux doux. Ce GR 36 traverse tantôt des champs, tantôt des forêts. Au bout de 4h30, à la sortie de la forêt de Bareilles, celui-ci passe devant l'abbaye de la Boissière, ancienne abbaye devenue cistercienne fondée en 1131 en Anjou sur le territoire de la commune de Dé...
Presque deux ans d'absence sur les chemins en raison de ce satané virus. Enfin libéré des contraintes sanitaires imposées par cette situation, l'envie de repartir était devenue trop forte. Se pose désormais la question de mon lieu de départ. Et pourquoi ne pas symboliquement partir d'un lieu, libéré lui aussi, voici près de 80 ans, la Normandie. Je ne pensais pas en préparant ce périple que ce symbole revêtirait une empreinte plus forte encore, en pensant au peuple ukrainien qui se bat corps et âme pour défendre son pays et bouter hors de ses frontières l'envahisseur russe. C'est donc d'Ouistreham que je vais commencer ma pérégrination, en partie sur le GR36 qui m'emmènera vers le Pic du Canigou dans les Pyrénées. Ensuite j'emprunterai, si j'ai toujours la forme, le GR10 en direction du col du Perthus afin de retrouver le chemin catalan qui croisera le chemin français près de Logroño. J'espère ensuite poursuivre mon chemin vers Fisterra en passan...
Nuit reposante, cette première journée s'est bien passée. Merci Saint-Jacques. Par contre au cours de la nuit quand je me suis réveillé, ce ronronnement incessant de camions contournant la ville, sont les témoins bruyants de notre société de consommation. Au réveil, le soleil pointe le bout de son nez et les premiers kilomètres sur les chemins sont d'un réconfort extraordinaire. Ces doux rayons réchauffent le corps et le cœur. En longeant un champ de carottes, je vois au loin un canon à eau arrosant ces légumes qui enchanteront nos assiettes. J'anticipe le passage de ce jet d'eau sur le chemin, j'attends afin de ne pas être aspergé. Je suis à son rythme la progression de son arrosage formant un bel arc en ciel. Seul élément que je n'avais pas anticipé, c'est qu' il ne tourne pas en rond mais seulement à 180 degrés, puis il fait demi-tour, ce que je suis obligé de faire précipitamment si je ne veux pas prendre une douche gratuite. Je contourne le plan d...
Un départ en grande randonnée pèlerine provoque souvent toute une gamme d'émotions et de fébrilités. Je passe par la peur, le stress, l'excitation, le doute aussi. N'ai-je pas visé trop haut, trop loin. La réponse, je l'aurai sur ces chemins que j'emprunterai pendant près de quatre mois. Je me rends tout d'abord, à pied, à la gare de Laval, pour prendre un TER en direction du MANS. Comme a l'habitude, je suis près plus tôt. Mais ce défaut va devenir une qualité car des perturbations et des retards sont annoncés sur tous les trains. Par chance un TER via Le Mans qui devait partir à 6h59 part à 7h15. Je comptais rencontrer quelques personnes se rendant, encore endormies à leur travail, sans doute, mais ce train est bondé de voyageurs en partance pour leurs vacances. Ma correspondance pour Caen est à 8h24 et c'est à nouveau un TER qui me conduit en deux heures dans la capitale de la Normandie, région administrative créée en 2016, réunissant la Basse et la ...
Cette fois c'est la bonne. En effet comme pour un accouchement, après 9 mois d'attente et de repos, avec de nouvelles jambes, presque neuves, je reprends chemin des écoliers. Mais avant de laisser divaguer mes esprits au gré du vent et des chemins sarthois, je dois rejoindre Neuville-sur-Sarthe par TER. Je pars de Laval à 6h04 pour rejoindre le Mans, pour une correspondance TER à 7h43 pour arriver 10 minutes plus tard. Une heure bien matinale pour un retraité. Mais un rythme de déplacement qui me convient parfaitement laissant le temps à mes yeux d'admirer le lever du soleil derrière les arbres et de jolis jardinets bien fleuris sur le bord de la voie ferrée. Je profite du mouvement du train me berçant pour baisser les paupières et revoir en songe ma préparation de mon sac les jours précédent mon départ. J'avais étalé sur le sol tout le contenu de mon sac pour refaire un dernier contrôle afin de ne rien oublier de nécessaire, mais aussi pour éliminer si besoin le supe...
Aujourd'hui, je ne m'accorde pas une journée de repos, car je ne suis pas fatigué, bien sûr, mais je veux prendre le temps de visiter cette cité historique. Mes premiers pas dans le centre-ville me font découvrir une ville meurtrie par les bombardements de juin 1944. Par chance, certains monuments ont été épargnés. Je commence par l'église Saint Pierre, bâtie du XIIIème au XVIème siècle. Un joyau gothique en Normandie. L'intérieur est tout aussi élégant et inspirant pour se poser et méditer. Avant de me rendre à l'Abbaye aux dames, je passe de vant l'hôtel d'Esc oville, hôtel particulier du milieu du XVIème siècle de style Renaissance. Fondée vers 1060 par Mathilde de Flandres, duchesse de Normandie et épouse de Guillaume le Conquérant, l’Abbaye aux Dames a abrité jusqu’à la Révolution Française des religieuses bénédictines. Après la période révolutionnaire, les bâtiments conventuels deviennent tour à tour une caserne, un dépôt de mendicité, un Hôtel-Di...
Mauvaise nouvelle, depuis deux ou trois jours une ampoule au pied gauche a pris l'habitude de vouloir éclairer mon chemin. Malgré les soins appropriés, la situation ne s'améliore pas et je ne prends plus de plaisir à marcher. Aussi j'ai décidé d'arrêter afin de soigner ces douleurs. Peut-être était-ce le chemin de trop ou les années qui sont là et que le corps ne veut plus. Je suis désolé de quitter là mes fidèles lecteurs. Ce matin je prends un TER à Neuville qui m'emmène en 8 mn au Mans. De là un autre TER me ramènera au domicile.
La montée vers Monte do Gozo est moyennement raide. L'émotion, après tant de kilomètres et quelques difficultés, est intense, et rien ne peut ternir mon entrée triomphale sur la Plaza del Obradoiro ; La montée rituelle des escaliers de la cathédrale mettra fin à une expérience inoubliable. Dans le domaine culturel, il convient de noter que le centre historique de Saint-Jacques-de-Compostelle est l'un des mieux conservés d'Europe. La cathédrale, qui abrite le tombeau de l'apôtre Santiago, est toute monumentale, mettant en valeur le Portique de la Gloire, chef-d'œuvre du roman espagnol. Aujourd'hui, ma deuxième paire de chaussettes, qui n'a pas démérité, aura le droit de prendre sa place dans mes chaussures de randonnée, pour terminer ce long périple de quatre mois, et faire son entrée triomphale dans Santiago. Mais pour commencer, à la sortie de Lacavolla, s'agit-il d'un mythe ou d'une coutume ? Dans le Livre Ve du Codex Calixtino, du 12 ème s...
Au concours d'hier soir, des chaussettes sèches, ont gagné, celles que j'avais porté dans la journée. Les autres n'ont pas encore fini de sécher malgré deux jours d'étendage. Pour cette étape, je suis de longues pistes forestières, traversant forêts et prairies. De plus en plus d'eucalyptus sont présents dans ces forêts. En effet, au nord du pays, la Galice est l'une des régions les plus vertes. Ici, la majorité du bois coupé sert à fabriquer du papier, 6 milliards de tonnes par an. Pour fournir cette industrie, un arbre fait polémique : l'eucalyptus. Importé d'Australie au XIXe siècle, il a colonisé la Galice. 600 000 hectares aujourd'hui, soit 65% de plus qu'en 2000. L'eucalyptus a donc remplacé une bonne partie des espèces locales, comme le dénoncent des militants écologistes. Car ces "déserts verts" représentent une menace pour la biodiversité : pas d'oiseaux, pas de champignons, la vie est presque absente, contrairement aux...
Un grand merci à mes pieds qui ont réussi et su me porter pendant 3000 km, un grand merci également à mes jambes qui m'ont permis d'avancer sur ce chemin vers la vie, grand merci à mon dos qui non seulement porte le poids de ma maison qu'est mon sac à dos, sans jamais le dire " j'en ai plein le dos". Merci à mes bâtons qui ont su soulager le poids de l'effort et soutenir la tente en guise de piquets et sans qui je n'aurais pu dormir chaque soir à l'abri. Un grand merci à mes yeux qui ont su voir, dans le regard étincelant des autres, l'humanité qu'il faut connaître et reconnaître. Ils ont également su chercher et trouver sur mes cartes GPS, les camping dont j'avais tant besoin. Merci, pour finir, à mes oreilles qui m'ont permis d'écouter cette belle nature. Un grand merci, à ma femme que j'ai laissé tomber pendant 4 mois et enfin merci, Amis, fidèles lecteurs qui m'avez suivi pendant tout ce chemin et donné la force d...
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