13 ème étape Neuville sur Sarthe - Yvré l'évêque - 16 km - 4h

Cette fois c'est la bonne. En effet comme pour un accouchement, après 9 mois d'attente et de repos, avec de nouvelles jambes, presque neuves, je reprends   chemin des écoliers.

Mais avant de laisser divaguer mes esprits au gré du vent et des chemins sarthois, je dois rejoindre Neuville-sur-Sarthe par TER. Je pars de Laval à 6h04 pour rejoindre le Mans, pour une correspondance TER à 7h43 pour arriver 10 minutes plus tard.

Une heure bien matinale pour un retraité. Mais un rythme de déplacement qui me convient parfaitement laissant le temps à mes yeux d'admirer le lever du soleil derrière les arbres et de jolis jardinets bien fleuris sur le bord de la voie ferrée. Je profite du mouvement du train me berçant pour baisser les paupières et revoir en songe ma préparation de mon sac les jours précédent mon départ. J'avais étalé sur le sol tout le contenu de mon sac pour refaire un dernier contrôle afin de ne rien oublier de nécessaire, mais aussi pour éliminer si besoin le superflus qui alourdit d'autant mon sac à dos. Je prends en main chaque sac plastique protégeant de la pluie, les affaires de couchage, de rechange. Je soupèse, je touche pour voir si c'est suffisamment chaud ou au contraire très léger pour supporter les chaleurs estivales. Ai-je mis mes guêtres pour affronter  les chemins trempés. Combien de fois ne suis-je pas passé sur la balance pour voir si les satanés grammes ne défilent pas trop vite et montent vers l'infini. Je me surprends même à bloquer la respiration, des fois que je gagnerais quelques grammes. Mais çà y est le sort en est jeté. Mes craintes s'appaiseront lors des premières journées de pérégrination pour affronter l'humidité, la faim, la soif, le sommeil voir même plus tard la chaleur.

Je tiens à repartir du quai de la gare où j'ai arrêté prématurément ma pérégrination voici quelques mois, afin de ressentir une forme de continuité, comme si c'était hier.

Les dix dernières minutes sur ce chemin de confort se terminent. J'entends les freins du train crisser. Çà y est, les dés sont jetés. Je me lance dans cette nouvelle aventure, comme on se lance dans le vide.

Poser les pieds sur le quai de la gare, j'enfile mon sac à dos et me voilà parti pour 4 mois de marche. Je rejoins directement mon GR 36 à 2 km d'ici.

Par bonheur, le soleil brille et le chemin m'emmène directement en forêt. Là c'est un récital de chants d'oiseaux qui m'accompagne. Que ce soit le pinson, le coucou, les mésanges ou les pigeons. Déjà les bonnes odeurs du pain maritime qui grille au soleil, ou le doux parfum suave émis par les fleurs de seringat m' accompagnent sur le sentier.








Autant je suis le seul randonneur sur ce GR, autant j'ai de nombreux admirateurs à m'encourager sur le bord du chemin.




Et les  16 km sont parcourus sans trop de difficultés et j'arrive à Yvré-l'Évêque à 12h30. Je pique-nique face au pont de pierre qui enjambe la rivière L'Huisne. Je vais même faire une petite sieste à l'ombre d'un arbre sur une pelouse fraîchement tondue, les oiseaux me bercent. J'attends 15h pour aller me ravitailler pour ce soir avant de gagner le camping à 200 m du village.







Étape : 16 km 


Cumul : 276 km



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