THE END

Un grand merci à mes pieds qui ont réussi et su me porter pendant 3000 km, un grand merci également à mes jambes qui m'ont permis d'avancer sur ce chemin vers la vie, grand merci à mon dos qui non seulement porte le poids de ma maison qu'est mon sac à dos, sans jamais le dire " j'en ai plein le dos".

Merci à mes bâtons qui ont su soulager le poids de l'effort et soutenir la tente en guise de piquets et sans qui je n'aurais pu dormir chaque soir à l'abri.

Un grand merci à mes yeux qui ont su voir, dans le regard étincelant des autres, l'humanité qu'il faut  connaître et reconnaître. Ils ont également su chercher et trouver sur mes cartes GPS, les camping dont j'avais tant besoin.

Merci, pour finir, à mes oreilles qui m'ont permis d'écouter cette belle nature.

Un grand merci, à ma femme que j'ai laissé tomber pendant 4 mois et enfin merci, Amis, fidèles lecteurs qui m'avez suivi pendant tout ce chemin et donné la force d'aller au bout de mes rêves.


Et je finirais cette prose par une lettre de Victor Hugo à un ami  dont Christian m'a dévoilé le contenu  et qui résume tout à fait ma pérégrination :

Rien n'est charmant, à mon sens, comme cette façon de voyager. - A pied ! - On s'appartient, on est libre, on est joyeux ; on est tout entier et sans partage aux incidents de la route, à la ferme où l'on déjeune, à l'arbre où l'on s'abrite, à l'église où l'on se recueille. On part, on s'arrête, on repart ; rien ne gêne, rien ne retient. On va et on rêve devant soi. La marche berce la rêverie ; la rêverie voile la fatigue. La beauté du paysage cache la longueur du chemin. On ne voyage pas, on erre. à chaque pas qu'on fait, il vous vient une idée. Il semble qu'on sente des essaims éclore et bourdonner dans son cerveau. Bien des fois, assis à l'ombre au bord d'une grande route, à côté d'une petite source vive d'où sortaient avec l'eau la joie, la vie et la fraîcheur, sous un orme plein d'oiseaux, près d'un champ plein de faneuses, reposé, serein, heureux, doucement occupé de mille songes, j'ai regardé avec compassion passer devant moi, comme un tourbillon où roule la foudre, la chaise de poste, cette chose étincelante et rapide qui contient je ne sais quels voyageurs lents, lourds, ennuyés et assoupis ; cet éclair qui emporte des tortues. -oh ! Comme ces pauvres gens, qui sont souvent des gens d'esprit et de cœur, après tout, se jetteraient vite à bas de leur prison, où l'harmonie du paysage se résout en bruit, le soleil en chaleur et la route en poussière, s'ils savaient toutes les fleurs que trouve dans les broussailles, toutes les perles que ramasse dans les cailloux, toutes les houris que découvre parmi les paysannes l'imagination ailée, opulente et joyeuse d'un homme à pied ! Musa pedestris.
Et puis tout vient à l'homme qui marche. Il ne lui surgit pas seulement des idées, il lui échoit des aventures ; et, pour ma part, j'aime fort les aventures qui m'arrivent. S'il est amusant pour autrui d'inventer des aventures, il est amusant pour soi-même d'en avoir.

 
 

Victor Hugo, Le Rhin, lettres à un ami, Lettre XX.

  

 

 

 

 

 

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