86 ème étape Jorba - Cervera - 30 km - 7h

Sur le long de ce chemin historique qui le relie à Barcelone, le pèlerin  rencontre de nombreux petits villages aux églises pittoresques et fermes en pierres, ponctuant un paysage dominé par les plaines et les petites élévations.

Ce matin, c'est le troisième pèlerin que je rencontre dont un couple français mais qui font le circuit de  Saint-Ignace de Loyola vers Barcelone.

Panadella, trois heures trente de marche uniquement sur une route goudronnée, certe rarement passagère, mérite bien une pause.

C'est une fois encore, au bar, que j'engage la conversation sur mon camino, devant un chocolat chaud. Profitant de cette pause, je réserve mon lit pour ce soir. Comme ça me fait plaisir d'entendre à chaque fois " ballé, ballé", c'est d'accord.

Mon étape est bien coupée en deux, pour partir cette fois sur des chemins empierrés, à la découverte de nouveaux paysages ou patrimoine local.

Autant sur la première partie de journée, j'évoluais dans les pinèdes, autant cette seconde partie est plus, même voir très aride. Cependant sur le bord du chemin, il m'arrive de grignoter quelques raisins oubliés, des pommes sauvages et ce que je croyais des pêchés desséchés, en fin de compte c'étaient des amandiers. J'ai donc pu en grignoter quelques-unes.

Cette seconde partie de journée se termine à Cervera.C ette cité médiévale se fait désirer de loin, pour mieux la découvrir.

Je suis hébergé à l'albergue Sagrada familia. Toujours un accueil chaleureux avec tous les services nécessaires pour faire la lessive, la cuisine et bien dormir. Mais en attendant de dîner, je visite cette cité médiévale entourée de remparts. Je me rends sur la place Mayor où l'on peut apercevoir la mairie avec ses balcons bien spécifiques.

Le balcon de droite : Le marché

Le marché est représenté par une étrange symbologie, qui représente toutes les attitudes qui peuvent se produire sur un marché. De gauche à droite, on pourrait dire que le premier regarde les produits sur le marché. Le second enseigne la langue ; il répond à une sorte de discours , portant sur la capacité d'un vendeur à convaincre l'acheteur potentiel. Le troisième a la main sur la tête qui symbolise le casse-tête d'être un bon trader. Le quatrième nous montre les dents et symbolise la possibilité de les perdre lorsqu'il s'agit de faire des affaires. Enfin, le cinquième est un camalic, une personne dont le métier consiste à porter des objets lourds autour de son cou.

Le balcon central : Les sens

Les corbeaux du balcon central représentent les cinq sens du corps, puisqu'un bon marché peut être fait avec tout cela. Nous avons un personnage tenant ses lunettes, celle-ci représente la vue ; renforcés par ceux-ci pour ne pas perdre le moindre détail de l'échange. Ce qui touche l'oreille, représente l'oreille, pour ne manquer aucune actualité qui pourrait représenter des gains. Nous avons ensuite l'odorat, représenté par un homme qui se touche le nez. Ce serait dans un sens plus figuré. Car cela représente l’intuition pour voir où il y a des gains. Le toucher apparaît également, représenté par l'homme qui touche sa barbe. Il ne s'agit pas seulement de vérifier la qualité d'un produit, mais aussi de faire de bonnes affaires, de s'étirer la barbe et d'y réfléchir. Enfin, le chiffre du milieu représente le goût, mais de manière non représentative.

Le balcon de gauche : La prison

L'extension de la façade ayant été réalisée pour accueillir des installations pénitentiaires, des personnages apparentés y sont représentés.

Représentés : une victime, avec un sac vide en criant. Le geôlier sort également avec les clés de la prison. Le voleur, qui a été menotté. De plus, un criminel sort, qui est transporté en prison les bras liés derrière le dos. Enfin, le cinquième personnage, qui apparaît les doigts dans la bouche, est celui qui a prévenu du vol en sifflant.

Cervera fût un centre de savoir de 1717 à 1842, témoin son université, vaste et imposante construction baroque du 18 ème siècle.

Etape : 30 km 

Cumul : 2141 km