60 ème étape Pradelles/Cabardès - Carcassonne - 37 km - 9h.

Partant de beau matin, sous un brouillard très humide, je me faufile entre les pattes de ces immenses oiseaux blancs,  avant d'inexorablement  descendre vers la plaine de Carcassonne.





En longeant les crêtes, par des landes couvertes de bruyères en fleurs, je me dirige vers le Serre de Montredon. Ici, l'on voit encore la trace d'une voie romaine, voie empruntée depuis longtemps mais également par nos anciens qui produisaient de la glace à Pradelles-Cabardès.









Les 
glacières de Pradelles-Cabardès sont d'anciennes glacières constituées de fosses semi-enterrées construites au xixe siècle. Elles servaient à la fabrication et au stockage de pains de glace en vue de leur commercialisation.

La neige issue des congères était déversée dans la glacière, puis tassée pour chasser l’air et la rendre la plus compacte possible. On utilisait pour cela un outil spécifique fait d’un disque en bois de frêne placé au bout d’un manche. Le remplissage se faisait en plusieurs fois en fonction des chutes de neige en cours d’hiver. Une fois la glacière pleine, on recouvrait la masse de neige de feuilles de hêtres réputées imputrescibles sur une hauteur de l’ordre d’un mètre afin d’assurer une isolation maximale.

L’été venu, la glacière était ouverte, le tapis de feuilles enlevé, et la neige-glace placée dans des moules cylindriques où elle était encore tassée pour donner des pains de glace qui pesaient 50 kg. Une fois démoulés les pains étaient placés sur une pièce de tissu en toile de jute appelée « bourra » préalablement tapissée de feuilles de hêtres qui était ensuite cousu aux 4 coins pour la rendre hermétique. Les paquets étaient stockés dans la glacière en attendant la livraison.

La livraison constituait la dernière étape de cette filière économique. Les caravanes de charrettes partaient de nuit chaque semaine sur « la route de la glace » pour alimenter les glacières de la plaine (en particulier certains villages du narbonnais comme Vinassan, Fleury, Ouveillan, Cuxac d’Aude avaient leur propre glacière) ou directement les principaux clients, notamment les commerçants de denrées périssables et les cafetiers.







L'influence du climat méditerranéen se fait ressentir désormais, apparaissent figuiers, cyprès, oliviers, chênes verts. Le patrimoine architectural change également, les maisons prennent des couleurs chaudes et les campaniles en fer forgé font leur apparition sur le haut des clochers.

Arrive bientôt midi, il serait temps de penser à trouver un village pour procéder au ravitaillement.  Justement, j'approche de Villegly mais sans grande conviction je jette un oeil pour voir s'il existe des commerces. (Je garde l'autre sur le balisage). Chouette, je vois un boucher et un boulanger. Chez le premier, çà sera pâté à l'espelette et saucisson de canard. Chez l'autre un pain et un très appétissant éclair au chocolat. On ne se refuse rien, je sais, mais je rappelle que je n'ai pas pris de petit-déjeuner .

Mon éclair avalé le temps de l'écrire, je m'accorde une nouvelle heure de marche avant de trouver un banc à la sortie de Conques-sur-Orbiel. Il est 13 h, j'ai bien mérité un vrai repas. Le soleil daigne faire son apparition.

Je ne m'attarde pas de trop, j'ai encore trois heures de marche pour arriver à mon étape finale.

La descente continue toujours. Cette fois, c'est le canal du midi qui m'empêche de passer. Je le franchis sur un pont, à l'écluse de l'évêque. Je n'ai plus qu'à le suivre sur l'autre rive pour trouver Carcassonne. Proche de l'arrivée je passe sur le pont-canal qui enjambe le Fresquel et non pas l'Aude, comme j'aurais pu le penser.






Au passage, je grappille quelques grappes de raisin pour mon dessert.

Il est 17h, je passe le vieux pont des pèlerins et enfin les remparts de Carcassonne font leur apparition.






Carcassonne, la cité, située en haut d'une colline dans le Languedoc, est célèbre pour sa citadelle médiévale. La cité, avec ses nombreuses tours de guet, sa double enceinte, a vu ses premiers murs construits à l'époque gallo-romaine, tandis que les principaux ajouts ont été apportés au 13 ème et 15 ème siècle. Le château Comtal date du 13 ème siècle.

Ce soir, j'ai trouvé hébergement à l'accueil diocésain N.D. de l'Abbaye. Je vais enfin trouver un groupe de pèlerins pour un repas en commun.


Etape : 37 km 

Cumul : 1542 km


 

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