34 ème étape Magnac Lavalette Villars - Mareuil en Perigord - 26 km - 7h
Six degrés, six heures, sitôt parti en direction de Saint-Cybard. En passant devant le château du duc D'Epernon à Villebois-Lavalette, je croise un renard qui se dissimule bien vite dans le champ de tournesols. Notre château va vouloir jouer à " tu ne me vois pas, je suis caché". Le brouillard monte de la vallée.
Ce brouillard qui dessine des ombres si particulières qu'il donne au champ de tournesols l'impression d'une armée d'inconnus, aux bouilles rondes, qui vous observent.
A la Rochebeaucourt, changement de département, je suis maintenant en Dordogne. Vais-je pouvoir me ravitailler ? Nous sommes lundi, les commerces sont fermés. Sauf un bar à la sortie du village, pour mon petit dix heures. Vous connaissez maintenant mon petit péché mignon. Je sais dès maintenant que je ne pourrais prendre mon repas qu'à la fin de l'étape, soit 26 km.
Je laisse la vallée pour le plateau calcicole d'Argentine.
Le chemin est un chemin de solitude mais également un chemin de rencontres. Arrivé sur ce plateau, passant devant une ancienne ferme, le propriétaire, Bernard, m'interpelle car il voit que je fais le chemin de Compostelle. Lui-même pèlerin, il m'invite chez lui pour prendre le petit café et résoudre mon problème de ravitaillement. Sont généreusement offerts une boîte de grillons de canard, production locale, du pain, des pêches et des prunes de son jardin. Il m'a même proposé avec le café, le pousse café, mais là j'ai dit non, je tiens encore à mes deux jambes.
Sur ce plateau calcaire où poussent les chênes, la forêt possède un trésor inestimable, le diamant noir de la région, la truffe. En la traversant,ce sont les grillons qui chatouillent mes tympans.
Avant d'arriver au château privé de Beauregard où je vais donc pouvoir déjeuner, le pèlerin est invité à ralentir pour ne pas le rater.
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